Dans le cadre de mes consultations, je reçois régulièrement de jeunes adultes en cours d’études. Il leur arrive parfois d’éprouver des difficultés à gérer la quantité et la difficulté de la matière de leurs cours. Cette difficulté va en général en s’accentuant durant l’année et le stress atteint son pic alors que la session d’examens pointe le bout de son nez. A travers cet article, je vous propose une liste d’éléments qui pourront, je l’espère, aider les courageux étudiants à passer à travers les steppes des sessions d’examen avec un peu plus de sérénité.

La visée des études

Il me semble intéressant de rappeler 3 objectifs importants à garder en tête lorsqu’on entreprend des études:

  1. Il s’agit d’apprendre à apprendre: sans doute plus encore aujourd’hui qu’hier, avoir l’aptitude d’apprendre tout au long de sa vie est une compétence essentielle. En effet, les défis auxquels nous sommes confrontés et les changements rapides dans une multitude de domaines de la vie appellent chaque jour à intégrer de nouveaux savoirs, de nouvelles aptitudes.
  2. Ensuite, il s’agit aussi d’apprendre un métier: les études, quelles qu’elles soient, permettent d’intégrer le savoir et le savoir-faire nécessaire à l’exercice d’une profession. Que l’on soit dans le domaine d’études intellectuelles, artistiques ou manuelles, cet objectif est présent partout. Avocat ou médecin, peintre ou batteur, menuisier ou plombier, tous ont progressivement appris leur métier à travers un patient apprentissage.
  3. Enfin, il faut réussir les examens: souvent vus comme un mal nécessaire, les examens sont là afin de valider l’acquisition des différentes connaissances et compétences des étudiants. L’objet de cet article n’est pas de discuter de leur pertinence ou non dans leur forme actuelle (c’est un sujet qui nous entraînerait dans un long débat, c’est certain!), mais plutôt d’examiner comment s’y préparer au mieux.

Avant la session

Les supports de cours

La préparation des examens démarre le 1er jour de l’année. En effet, dès la rentrée, il y a 3 choses qui sont indispensables et à concrétiser dès que possible, et ce pour chaque cours.

Tout d’abord, l’idéal est de vous procurer les syllabi de votre année mais aussi et surtout des notes de cours de l’année précédente. En effet, dans chaque branche, il y a souvent un cours qui circule parmi les étudiants et qui fait office de référence. Il peut s’agir d’un résumé d’un étudiant ou d’un groupe d’étudiants qui a réalisé la synthèse du syllabus, du ou des livres de référence ainsi que des notes des cours magistraux. Il faudra se renseigner auprès des plus anciens pour pouvoir disposer de ce recueil mais celui-ci vous permettra d’avoir une vue d’ensemble de la matière couverte par le cours dès le début de l’année. Vous saurez donc toujours où vous en êtes au fur et à mesure que la matière progressera durant le trimestre. De plus, si vous étiez dans l’impossibilité d’assister à l’un ou l’autre cours, ce résumé constituera votre bouée de sauvetage.

De la même manière, procurez-vous des exercices corrigés et des rapports de laboratoires (ou exercices pratiques) de l’année précédente. Pour les cours qui combinent théorie et exercices, la partie pratique compte autant-et même parfois plus!-que la théorie.

Enfin, essayez de recueillir un maximum de questions d’examens des 1ère et 2nde sessions des années précédentes. Cela vous permettra de vous préparer de 3 manières différentes aux examens:

  1. Durant la revue de vos notes ou la confection de vos résumés, cela vous fournira une loupe qui va attirer votre attention sur les éléments que le titulaire du cours estime les plus importants. Vous pourrez donc étudier ces sujets avec un peu plus de profondeur
  2. Cet ensemble de questions d’examens vous fournira de facto un mini-résumé que vous pourrez relire au dernier moment lorsque vous aurez un petit pic de stress mais que vous n’aurez plus le temps de relire votre résumé global
  3. Enfin, cela vous renseignera sur la manière dont le professeur vous interrogera à l’examen. S’agira-t-il de QCM, de questions ouvertes, d’exercices pratiques, d’un mélange des deux, d’un travail à remettre? Le fait d’avoir une visibilité sur le processus d’interrogation de manière anticipée vous aidera à savoir où vous allez et donc à réduire l’effet de surprise lié au processus de l’examen.

Suivre les cours

Ce qui va sans dire va encore mieux en le disant: essayez de suivre un maximum de cours. Les professeurs ajustent souvent leur contenu d’une année à l’autre, revoient certains exercices, ajoutent ou retirent un peu de matière… Bref, assister un maximum au cours est l’idéal.

Si vous n’en avez pas la possibilité (je pense notamment au fait que de nombreux étudiants travaillent pour payer une partie de leurs études), essayez de mettre en place un réseau de confiance afin de pouvoir bénéficier des notes de cours d’autres étudiants pour le cours auquel vous ne pouvez pas assister. Vous leur renverrez l’ascenseur pour une autre matière.

Il est aussi important pour vous de savoir si vous êtes plutôt visuel ou plutôt auditif. En effet, votre manière d’appréhender la matière et votre manière d’être présent au cours ne sera pas du tout la même. par exemple, les auditifs décident parfois de ne carrément pas prendre de notes au cours afin de ne pas perdre une miette de ce que dit le professeur. Quant aux visuels, ils vont souvent réaliser quantité de schémas et de graphiques pour synthétiser un grand volume d’information.

Personnes ressources

Les études, et en particulier la période des examens, est une période qui n’est pas de tout repos: il faudra tenir dans la durée. Dès lors, idéalement, il est important de ne pas rester seul et de pouvoir s’appuyer sur les personnes qui sont autour de vous. Parents, famille, amis, copains de cours, copains du club sortif… Chaque personne de votre entourage peut constituer une personne ressource qui pourra vous aider si vous rencontrez une difficulté dans le cadre d’un cours ou, tout simplement, pour constituer un soutien.

Des ressources sont aussi mises en place par la plupart des universités: cellules pédagogique, assistants spécialisés dans l’accompagnement méthodologique, soutien psychologique, médical, financier… Bref, que ce soit pour le volet pédagogique ou tout ce qui a trait à la vie d’étudiant en général, des aides existent. C’est souvent par manque de connaissance ou peur qu’on ne les sollicite pas. Donc: renseignez-vous et n’hésitez pas à les solliciter. Le plus tôt vous parvenez à sortir d’une ornière, mieux c’est.

Faire un résumé qui corresponde à son fonctionnement personnel

Un petit mot spécifique sur la manière de confectionner ses résumés. En effet, chaque personne est différente et une méthode qui convient à l’une ne conviendra pas nécessairement à l’autre. Dans le cadre de mes consultations, je constate souvent deux fonctionnements distincts que je pourrais résumer comme suit:

  • Une personne a plutôt une approche séquentielle: qu’est-ce qui vient avant/après telle information? L’accent est mis sur l’ordre des informations.
  • Ou une personne a plutôt une approche spatiale: où se situe telle ou telle information dans le réseau? L’accent est mis sur les liens entre les informations.

Dans le premier cas, on a donc une approche plutôt temporelle de l’information alors qu’elle est plutôt spatiale dans le second cas. Cela a des implications très concrètes sur la manière de structurer ses résumés. En particulier, un problème que j’identifie souvent, ce sont des étudiants qui essaient d’étudier de manière séquentielle alors qu’ils ont un fonctionnement plutôt spatial. Du coup, ça coince, en tout cas ce n’est pas fluide.

Mais dans un cas comme dans l’autre, il faut pouvoir disposer d’une vue d’ensemble de la séquence ou du réseau d’informations. Ce qui va distinguer les 2, c’est la manière dont sont agencés ces blocs d’information.

D’ailleurs, quels les blocs d’informations utiliser en fonction de chaque profil?

FonctionApproche séquentielleApproche spatiale
Vue d’ensemble du coursTable des matières classiqueTable des matières en mind map
Résumé d’un chapitreRésumé textuel classiqueRésumé sous forme de mind map
Focus sur un point cléSchéma/ligne du temps/noteSchéma/ligne du temps/note
Configuration globale LinéaireSpatiale
Approches séquentielle vs. spatiale

Dans l’approche spatiale de l’information, vous constatez que je fais référence au mind map. D’après Wikipedia, un mind map ou « une carte heuristiquecarte cognitivecarte mentale […] est un schéma supposé refléter le fonctionnement de la pensée, qui permet de représenter visuellement et de suivre le cheminement associatif de la pensée. Le terme anglais mind map est également parfois utilisé en français. Cela permet de mettre en lumière les liens qui existent entre un concept ou une idée, et les informations qui leur sont associées. La structure même d’une carte heuristique est en fait un diagramme qui représente l’organisation des liens sémantiques entre différentes idées ou des liens hiérarchiques entre différents concepts ».

Maxime Perignon de la chaîne YouTube MobileAddict a publié une excellente vidéo explicative sur le mind mapping:

Petite précision: il parle dans cette video d’un tres bon logiciel, mais payant sous la forme d’un abonnement. Cependant, vous pouvez réaliser des mind maps en utilisant un logiciel gratuit (il en existe de nombreux sur toutes les plateformes) ou en utilisant des feuilles de grande taille, comme des A3 par exemple. Cela vaut aussi pour les résumés « classiques »: personne n’a dit qu’il fallait rester cantonné à des feuilles A4 😊


Voici également un exemple de mind map réalisé sur le thème de la Gestalt qui constituait le chapitre d’un cours:

Par conséquent, si on essaie de mettre tout cela ensemble, qu’obtient-on?

Pour des personnes ayant une approche plutôt séquentielle, elles auront une représentation mentale comme celle-ci, chacune des parties constituant un document qu’elle aura rédigé au préalable et qui constituera un résumé:

Pour des personnes ayant une approche plutôt spatiale, elles auront une représentation mentale comme celle-ci:

Petit conseil supplémentaire: si vous faites partie des personnes qui ont cette vue plutôt spatiale, usez et abusez des schémas, dessins et croquis en tous genres. Cela convient parfaitement à votre manière de structurer l’information.

Enfin, ce qu’il faut retenir, c’est que tout le monde est en fait un peu séquentiel, un peu spatial (si je puis dire), mais que nous avons une tendance plus marquée à être l’un ou l’autre, comme le fait d’être droitier ou gaucher. Le tout est de savoir quelle est votre tendance principale et de combiner les deux possibilités de manières harmonieuse en fonction des nécessités.

Pendant la session

Tenir le rythme…

Comme le disait un de mes profs: « une session d’examens, c’est très dur » intellectuellement, physiquement et émotionnellement. Alors, même si je sais que vous ne respecterez probablement pas toujours ces 3 éléments fondamentaux, je me dois de les écrire quand même:

  1. Etudiez, oui, mais pas trop. Cela ne vous aidera pas de travailler 16h par jour.
  2. Dormez beaucoup! C’est essentiel pour la rétention de l’apprentissage et pour la récupération physique.
  3. Mangez bien et faites de l’exercice: votre corps vous remerciera car vous lui fournissez alors l’énergie dont il a besoin. L’exercice permet aussi de réduire le stress et l’anxiété .

Il y a encore 3 choses essentielles que vous devez identifier pour aborder vos examens sereinement:

  1. L’espace: quel est le lieu dans lequel vous étudiez le mieux? Votre kot, chez vos parents, à la bibliothèque, dans un parc, dans un café? Il y en a pour tous les goûts, l’essentiel est que vous vous y sentiez bien.
  2. Le moment et la durée: êtes-vous plutôt du matin, de l’après-midi? Préférez-vous étudier de longues amplitudes ou des journées plus courtes? Identifiez votre rythme biologique personnel pour travailler de manière harmonieuse avec vous-même.
  3. Seul ou accompagné: il est parfois difficile de tenir le coup dans la durée quand on affronte une longue session. Dès lors, il peut être utile de travailler avec un groupe de copains avec qui on pourra discuter des derniers points qu’on n’a pas ou mal compris (et oui, il y en aura), ou encore pour refaire des exercices ensemble.

…un examen à la fois

Mais la chose la plus difficile est de prendre un examen à la fois. Une fois que la session commence, l’approche idéale est d’étudier chaque examen dans l’ordre. Mais surtout, une fois qu’on a passé l’examen, il faut tirer un trait sur celui-ci et se concentrer sur le suivant. Ceci est d’autant plus vrai si:

  • Vous n’avez pas les résultats de l’examen immédiatement
  • Et si vous pensez l’avoir raté

Pourquoi est-ce si important d’aller de l’avant dans ces cas-là? Tout d’abord parce que l’examen étant passé, vous n’avez plus de possibilité d’en influencer le résultat, même si vous ruminez toute la nuit. Ensuite parce que même si vous pensez avoir échoué, vous avez peut-être réussi! Dès lors, l’important n’est pas de se focaliser sur le passé mais bien de mettre toute son énergie dans ce sur quoi on peut encore avoir de l’influence: l’examen suivant.

Et surtout, après un examen: essayez de décompresser! Un bon film, une petite sortie ou toute autre activité qui vous fait du bien, sera la bienvenue!

Après la session

Prenez le temps de récupérer. Ne vous relancez pas directement dans l’étude si vous avez une seconde session, qu’il faut d’ailleurs toujours considérer comme un seconde chance. Une session d’examens est une épreuve et il est important de vous octroyer une période de repos dans la foulée.

Une fois que vous avez pu récupérer, faites le bilan de votre session:

  • Combien d’examens aviez-vous? Combien sont réussis/justes/ratés?
  • Quelle méthode a bien marché pour quel cours?
  • Quelles sont les raisons du succès ou de l’échec de tel ou tel cours?
  • Que pourriez-vous faire différemment?
  • Etc.

En faisant le bilan, cela vous permettra surtout de procéder à l’ajustement de votre méthode de travail en vue de mieux préparer la session suivante.

Bonne 🍀😊

Sources

Photo par Jess Bailey sur Unsplash